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Journal d'une agrégative
2 avril 2015

Le contrôle bis repetita

Lorsque j'étais au lycée, j'étais nulle en maths. Mais vraiment nulle, même pour une L.

Heureusement, en 1ère, nous n'avions qu'une heure de maths par semaine.

Notre professeur était un contractuel, ancien pilote de ligne. Il avait la légèreté de ceux qui sont devenus profs par des chemins détournés. En classe, nous lisions des articles de Cosmo, et nous apprenions la translation vectorielle.

Quand nos notes n'étaient pas bonnes, nous recommencions l'évaluation, jusqu'à l'obtention d'une moyenne de 17/20 pour tous ... Et vous savez quoi ? C'était certes une moyenne non méritée aux yeux des professeurs classiques, mais au final, après la troisième évaluation, j'avais compris la leçon ! Sans doute avais-je besoin de ce système d'évaluation formative : la répétition m'était salutaire.

La semaine dernière j'ai proposé imposé aux élèves de sixième un devoir de fin de séquence sur les fables. Il s'agissait d'un texte assorti de questions auxquelles il fallait répondre par des phrases simples et de questions de grammaire directement tirées du cours. Quelle n'a pas été ma surprise en enchaînant les 8, 9, 12 ... Manifestement les élèves n'avaient pas appris et / ou compris le cours.

J'ai fait la correction durant l'heure suivante.

Puis, à l'heure d'après, je leur ai fait refaire la même évaluation, même texte, mêmes questions. Bien sûr, les notes étaient meilleures : entre 9 et 20/20.

note_20sur20

Bon.

Là où j'ai été surprise, c'est que peu d'élèves avaient appris la correction par coeur : deux sur toute la classe ; les autres ont réussi à reformuler les réponses.
J'en conclus qu'ils ont, cette fois, compris le texte, les consignes, et le cours. Ça, c'est bien.

J'en conclus aussi qu'ils étaient largement capables de réussir dès la première fois.

Pour moi, l'objectif de cette ré-évaluation était bien sûr d'augmenter leur moyenne qui me déprimait, mais aussi, sincèrement, d'être sûre que mon cours était à peu près assimilé avant de passer à la suite ; cependant, je ne peux pas recommencer à chaque évaluation ! Je ressors donc de cette expérience avec un arrière-goût amer. Au vu des résultats des deux jeux de copies,  élèves auraient pu obtenir, dès la première fois, des notes tournant autour de 15. Ils n'ont pas jugé utile de réviser et de lire les questions avec attention : sans doute dois-je remettre en cause ma façon de formuler mes demandes. Sans doute aussi ont-ils fait preuve d'un peu trop de légèreté face  à ce contrôle, le premier que nous effectuions ensemble.

Mais peut-être ont-ils besoin, eux aussi, de davantage d'évaluations formatives ? Dois-je proposer (et vraiment proposer, cette fois) davantage d'interrogations en cours de séquence ? Ou bien dois-je inventer un système d'évaluation où l'élève pourra choisir de recommencer l'évaluation, mais où seule la dernière note compte ?

J'attends la prochaine note pour voir si notre période d'adaptation est passée et si les élèves ont compris ce que j'attendais en termes de méthodologie ...

Mais je suis honnêtement un peu en train de me gratter la tête pour comprendre comment m'évaluer moi-même sur ce coup-là ...

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Commentaires
Journal d'une agrégative
  • Après 5 années, je peux enfin me présenter à l'agrégation interne. C'est parti pour quelques mois de lecture intense, de dissertations, de didactique ... Tout ça avec deux enfants à la maison. google3c5a1e83a6320d52.html Même pas peur.
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