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Journal d'une agrégative
17 octobre 2014

Le CAPES c'était facile !

Aujourd'hui, j'ai travaillé. J'ai bien avancé sur ma copie de didactique pour le CNED, je pense pouvoir l'envoyer d'ici à lundi. Vous savez quoi ? J'ai eu du mal à m'y mettre, mais une fois lancée, j'ai adoré. Et si j'avais été seule, ou seule avec seulement un bébé à mettre au sein, j'aurais volontiers continué toute la soirée.

Alors j'ai pensé à une autre époque. Une autre vie.

Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais en fait, le CAPES, c'était de la gnognotte ; et pourtant, on me disait que j'étais folle de le passer en même temps que mon M1. Mais j'ai insisté : je tenais à effectuer mon année de stage selon l'ancienne organisation, avec 8 heures de cours au maximum et une formation à l'IUFM. C'était la dernière année. La formation n'était déjà pas géniale à l'époque, alors je me doutais qu'avais la nouvelle mouture, je craquerais.

Alors bien sûr que j'étais fatiguée. Bien sûr que je me demandais dans quelle galère je m'étais mise. Ai-je eu des moments de découragement ? Je ne m'en souviens pas. Peut-être.

Mais j'ai adoré cette année.

L'année où j'ai rencontré Monsieur mon Amoureux.

L'année où je passais des heures à débattre de la chevalerie ou de Jeanne d'Arc avec lui.

L'année où je me délectais des soirées de rédactions de dossiers.

L'année où il était si bon de passer des après-midis à la bibliothèque.

L'année où je courais de Censier à la Sorbonne et de la Sorbonne à l'IUFM de Molitor.

L'année où les heures s'envolaient quand je préparais un devoir.

L'année où, le matin je me levais, je prenais mon petit déjeuner devant Grey's Anatomy, et où j'enchaînais avec la rédaction de mon mémoire, passant ainsi la journée en pyjama.

L'année où je m'émerveillais des trajets en bus de Montparnasse à Jourdain, moments où je m'interdisais d'étudier, où je respirais, où j'écoutais de la salsa, pour rentrer les idées fraîches et travailler.

L'année où je buvais des mojitos moins chers pour les filles.

L'année où je suis allée passer une semaine en Martinique, où j'ai lu Le Jeu de Robin et Marion à la plage et Jonathan Coe dans la chambre d'hôtel aux fenêtres sans vitres, où j'ai pleuré dans l'avion du retour, où j'ai débarqué à l'aéroport le matin pour me rendre directement aux épreuves du CAPES blanc.

L'année de 24 heures chrono avec des tartines de houmous et l'année d'une nouvelle amitié.

L'année où j'ai eu 16 à mon mémoire de M1.

L'année où j'ai décroché le CAPES.

 

C'était une belle année, riche, libre, pleine de promesses.

 

Une partie de moi voudrait retrouver cette liberté de mouvement, cette possibilité de travailler tout le temps, pour m'arrêter vraiment pendant deux ou trois jours ...

Que dirai-je dans quelques années ?

Je me souviendrai avec nostalgie de mes enfants petits. Que penserai-je de mon travail ?

Aujourd'hui, j'ai béni une certaine cruche exploratrice qui a occupé ma fille. J'ai laissé le ménage en plan. J'ai travaillé, puis j'ai cavalé pour préparer à manger, j'ai eu des enfants chouineurs qui réclamaient de l'attention. Bref, j'ai eu un aperçu de ma vie dans quelques mois, quand je retravaillerai et que je devrai soit avoir une organisation en béton, soit courir. Voire les deux. Mais ce soir je suis en paix avec moi-même. Alors, après tout, que je sois lauréate ou non .... Peut-être que cette course m'émerveillera autant que cette année où j'ai eu le CAPES.

 

Souvenir.

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Commentaires
Journal d'une agrégative
  • Après 5 années, je peux enfin me présenter à l'agrégation interne. C'est parti pour quelques mois de lecture intense, de dissertations, de didactique ... Tout ça avec deux enfants à la maison. google3c5a1e83a6320d52.html Même pas peur.
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