Incipit

Nous sommes en février 2014.

Je suis très enceinte, et je pense à mon congé parental. Je souhaite rester à la maison pour suivre de près l'évolution de mon fils, comme je l'ai fait pour ma fille.

Je pense à ce temps à la maison avec mon bébé et je souris.

Je pense à mes journées.

Je pense au ménage.

Je pense aux Anges de la téléréalité et à Cristina Cordula.

Je souris moins.

Il me faut un projet.

Voilà que me revient cette idée, cette envie lointaine : passer l'agrégation. Mais préparer l'agreg avec deux enfants en bas âge ... Plutôt acheter une corde. Et puis je réfléchis mieux. Voilà cinq ans que j'enseigne. Je peux me présenter à l'agreg ... interne. Plus jouable déjà.

Je me renseigne, plus ou moins.

L'envie de tenter ma chance me frappe en juin. De plein fouet, comme une grosse claque. On y va.

Mon conjoint me soutient.

Mes enfants, on verra comment je les gère.

Mais comment me motiver, comment être sûre que je vais travailler ? Je rejoins un forum d'agrégatifs, et puis, tout doucement, naît l'idée de ce blog. Une méta-préparation. Avoir à rendre compte - pour moi-même, si cela n'intéresse personne - de ce que je fais. Et pourquoi pas.

Parler de mon avancée, de mes difficultés, de mes questions ... De ma vie, aussi. Partager des réflexions quant à ma pratique professionnelle. Partager des idées quant à l'éducation de mes enfants. Etre maman m'a changée en profondeur, la volonté d'élever mes enfants sans violence, sans crier (la bonne blague !) m'a fait poser un autre regard sur les élèves. Mes loulous de 6e, mes grands dadets de 3e, sont-ils si différents de ces tout-petits que jusque-là je cherchais tant à éviter ? Ils ont autant besoin d'être guidés, d'être aidés dans la formulation de leur ressenti, de s'opposer, aussi.

Donc voilà.

Au bout de cinq ans en ZEP, à enseigner le français bien plus que les lettres, je me replonge dans une approche universitaire et redécouvre avec stupeur et délectation les mots barbares que je croyais oubliés.

On verra jusqu'où je vais.

L'aventure commence.